Copie David DE ABREU Cyberattaques djihadistes : la France prête à "réagir", selon l'Anssi - Le Point
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Cyberattaques djihadistes : la France prête à "réagir", selon l'Anssi

Le Point - Publié le - Modifié le

INFO LE POINT.FR. L'Agence nationale de cyberdéfense se dit "très vigilante" après des attaques djihadistes - modérées - contre une centaine de sites français.

Capture d'écran du site patrickdevedjian.fr vendredi soir à 18 heures.
Capture d'écran du site patrickdevedjian.fr vendredi soir à 18 heures. © Capture d'écran Le Point.fr
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L'Agence nationale de cyberdéfense (Anssi) est "très vigilante" afin "de réagir très rapidement" en cas de cyberattaque de grande ampleur contre la France, nous a confié son patron vendredi soir. Dès le début des opérations de traque des auteurs du massacre à Charlie Hebdo, quelques modestes cyberattaques ont touché la France et ont été revendiquées par des hackers se disant "djihadistes".

Des messages soutenant les assassinats récents à Paris à Charlie Hebdo et près de Montrouge ont été affichés, à la place des pages d'accueil de quelques sites. La mort des assaillants lors des assauts des forces de l'ordre vendredi soir pourrait inciter les hackers djihadistes à réagir plus violemment.

Le site du Mémorial de Caen vendredi soir à 19 heures :


Jusqu'à présent, les attaques visent des "cibles faciles", selon l'Anssi. Le groupe AnonGhost a défiguré des sous-domaines universitaires, des mairies et au moins un site de personnalité politique (Patrick Devedjian), comme le relèvent Zataz.com et Ouest-France. Des pages affichaient le message "J'atteste qu'il n'y a de dieu qu'Allah. J'atteste que Muhammed est le messager de Allah", rapporte Ouest-France, qui pointe "le Fallaga Team, un groupuscule de hackers islamistes tunisiens". "Je suis musulman et je suis pas Charlie", précisait un autre message.

D'autres sites, dont celui du Mémorial de Caen (Basse-Normandie) et une centaine d'autres en Bretagne, ont été défigurés ou mis hors ligne. "Au nom de Dieu, si ce hacking n'est pas suffisant pour vous faire parvenir le message. Nous vous connaissons faibles et tueurs d'innocents en Tunisie et aujourd'hui nous n'allons pas nous taire. Sauf le Prophète, chiens, nous ne serons pas cléments avec vous", précisait un message sur le site défiguré du Mémorial de Caen, traduit par France 3 Basse-Normandie, avant que le site ne soit mis hors ligne. Le site de la mairie de Sainte-Marie-aux-Chênes (Moselle) a lui aussi été touché par le même groupe Fallaga Team vendredi matin.

Des attaques "de faible niveau technique", selon l'Anssi

"Nous observons un nombre de défacements de sites internet supérieur à la moyenne et très orientés sur l'affaire en cours, mais toujours de faible niveau technique", nous confie Guillaume Poupard, directeur général de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi). "L'actualité motive certains à utiliser ce moyen pour porter des messages en s'attaquant à des cibles faciles", regrette-t-il. "L'Anssi et notamment son centre opérationnel restent très vigilants afin d'identifier ces attaques simples et surtout de réagir très rapidement si des opérations de plus grande ampleur venaient à être tentées", assure le patron de la cyberdéfense française.

"Il y a effectivement pas mal de choses qui remontent, des choses à la marge", nous a confié vendredi soir une source haut placée à la gendarmerie nationale, au sein de laquelle les cybergendarmes veillent sur l'Internet français. Mais il n'y a "rien de dramatique, quelques sites d'école et de mairie qui sont défacés", a précisé cet officier, qui a souhaité garder l'anonymat. "Il y a une surabondance de l'usage des réseaux, il vaut mieux les préserver", a-t-il ajouté, confirmant notre information selon laquelle des instructions ont été données aux policiers et aux gendarmes pour limiter leur usage des réseaux de télécommunications.

Rien à signaler chez SFR, OVH ou encore Telehouse

Contactés par nos soins, plusieurs acteurs du secteur télécom, dont le géant français de l'hébergement OVH, le gestionnaire de centres de données Telehouse ou encore l'opérateur SFR, nous ont affirmé vendredi soir qu'ils ne constataient pas d'activité inhabituelle sur leurs réseaux. Orange, qui dispose en Bretagne d'un centre de cyberdéfense, n'avait pas encore donné suite à nos demandes vendredi soir.

Dans le même temps, le groupe de hackers Anonymous, qui a affirmé sa volonté de venger les morts de Charlie Hebdo, a été très critiqué. Son opération, nommée #OpCharlieHebdo, a notamment pour but de neutraliser les moyens de communication des djihadistes. Mais elle met en péril le travail des services de renseignements : privés de leurs comptes habituels, les terroristes sont poussés à changer leurs habitudes de communication, à chiffrer leurs échanges, et ils disparaissent donc potentiellement des radars des enquêteurs.

Consultez notre dossier : Attentats meurtriers en France

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