Découvrir les bases de la programmation
Comment initier les plus jeunes aux joies du code ? Une vaste question à laquelle tente de répondre la campagne mondiale Hour of Code. Lancée en 2013 par l'organisation à but non lucratif Code.org avec le soutien de nombreux acteurs du numérique, cette semaine spéciale permet de faire découvrir aux jeunes élèves ce domaine à travers de nombreuses manifestations. Partenaire de l'édition 2014 aux côtés de Microsoft France et de l'association ZUPdeCO, SUP'Internet accueillait près de 70 collégiens le mardi 9 décembre. En plus d'être collégiens, Julien, Lilou, Nirmine, Riad et Steven partagent un autre point commun : ils sont tous intrigués par le code informatique. Si certains d'entre eux le pratiquent déjà, comme Steven qui « s'amuse par exemple à faire des sites avec des copains » ou Julien qui a commencé à « "coder" à force de jouer à des jeux où il faut faire certaines manipulations », d'autres profitent de cette première déclinaison française de Hour of Code pour s'y initier et comprendre la place prépondérante qu'occupe le code dans leur quotidien. Séduire et motiver les futurs acteurs du secteur « Ce qui est intéressant avec les collégiens venus, c'est qu'il s'agit d'une génération qu'on pourrait croire déjà très férue d'Internet et des technologies mais qui, en fait, est surtout utilisatrice : la logique même du code leur est bien souvent totalement étrangère, explique Benoit Lachamp, directeur de SUP'Internet. Il faut donc les motiver et leur ouvrir les yeux afin qu'ils puissent comprendre ce qu'il y a véritablement derrière les sites qu'ils peuvent connaître et, pourquoi pas, devenir les futurs acteurs de ce secteur. Quelque part, ce sont nos futurs étudiants que nous recevons là. » Béatrice Matlega, en charge de la politique de citoyenneté chez Microsoft France, est sur la même longueur d'onde. « L'idée, c'est de leur montrer que le code est partout, dans tous les usages numériques qu'ils vont retrouver sur leur PC, leur tablette, leur smartphone et demain, dans les objets connectés. » D'où la tenue d'ateliers mettant en scène des personnages tirés de jeux à succès comme Angry Birds ou Plants vs Zombies. « C'est fait pour rendre cela encore plus concret à leurs yeux, qu'ils se disent que le code sert à développer des applications très connues ou des services qu'ils utilisent, poursuit Béatrice. Ces ateliers consistent en de petits jeux très ludiques. On ne leur apprend bien évidemment pas un langage informatique - ce n'est pas l'objectif - mais plutôt une certaine logique qu'ils développent en effectuant différentes manipulations dans un certain ordre. »
« Ça me dirait bien de pouvoir inventer des jeux ou de créer un site Web » L'initiative proposée pour l'occasion a visiblement plu aux collégiens présents. « Ça donne envie de s'y mettre plus tard », confie Riad qui s'intéressait déjà au code en regardant « des tutoriels sur Internet ». Quant à Lilou et Nirmine, elles ont vraiment été bluffées. « Avant, on pensait que le code c'était comme quand, dans les séries TV, ils essayent de pirater un ordinateur avec 30 000 trucs qui s'affichent sur un écran », raconte la première. « Là, on comprend mieux et c'est cool, rebondit la seconde. Le jeu avec Angry Birds était une espèce de labyrinthe : il y avait des actions possibles qu'il fallait mettre dans l'ordre pour que le petit oiseau mange le cochon. Ça n'a pas été toujours facile. En fait, c'est un jeu intelligent. Il faut se concentrer et réfléchir : faut pas s'énerver directement et taper sur l'ordi ! ». En tout cas, entre fous rires et prises de tête, nombreux sont les participants à vouloir poursuivre l'expérience. Ainsi, Julien se voit bien « travailler plus tard dans l'informatique, en tant que développeur » tout comme Riad et Steven, qui hésite aussi « avec le hardware ». Quant à Lilou et Nirmine, elles se montrent plus que motivées : « Ça me dirait bien de pouvoir inventer des jeux ou de créer un site Web », confie la première. « Comme ça, après t'es connue ! » répond du tac au tac son amie. Et si les futures stars du numérique étaient déjà là ?
Benoit Lachamp, directeur de SUP'Internet
« Le code est la base, le nouvel alphabet, la nouvelle "langue étrangère" pour pouvoir travailler dans les métiers du Web. Aujourd'hui, à SUP'Internet, nos étudiants en Développement mais également ceux en e-Marketing et Web Design possèdent des bases de code : c'est le langage commun qui leur permet d'échanger pleinement entre eux. Il était donc important pour nous de promouvoir avec Hour Of Code cette langue auprès des plus jeunes. C'est grâce à cela qu'on aura demain la force de travail nécessaire pour répondre à tous les besoins du secteur, besoins qui, actuellement, ne sont absolument pas couverts. Cela ne pourra changer que si l'engouement pour le langage informatique commence dès le plus jeune âge et suscite très tôt des vocations. »