L’idée de posséder votre drone, de piloter, de découvrir les joies grisantes du FPV (vole en immersion) de faire de la photo ou de la vidéo aérienne vous titille depuis quelque temps mais vous ne savez pas trop comment aborder la chose, par quoi commencer et où vous adresser ? Voici notre guide sous la forme de 10 conseils pour bien débuter dans la pratique du drone. Vous y trouverez tout ce qu’il faut savoir sur les drones, les bonnes adresses, les bons plans, les bonnes pratiques et les erreur à éviter.
Voici la première partie en trois points.
1. Choisir la bonne machine pour commencer
Les derniers modèles de drones de loisirs sont bardés de technologies diverses et variées, qui vont du stabilisateur gyroscopique au GPS en passant par le limiteur d’altitude ou le retour automatique au point de départ. Mais nous parlons ici de drones dont les premiers prix se situent entre 350 (AR.Drone) et 999 euros (DJI Phantom Vision). Des budgets conséquents pour des engins qui ne permettent pas de faire du vol indoor.
Or, l’hiver arrivant, avec ses inconvénients climatiques, il va être de plus en plus difficile de faire voler son drone préféré en plein air. D’autre part tout le monde n’a pas la chance d’habiter une grande propriété à la campagne ou de pouvoir faire plusieurs dizaines de kilomètres en voiture pour juste faire voler un drone pendant les 10 minutes d’autonomie qu’offre généralement une batterie. L’idéal est alors de se doter d’une machine qui va permettre d’apprendre les bases du pilotage, voire devenir un as du manche en intérieur. Pour cela il faut une machine petite, robuste, et qui si possible ne dévastera pas votre salon en cas de maitrise hasardeuse de votre part. De plus autant commencer avec un drone à très bas prix, sur lequel vous pourrez facilement changer des pièces sans vous ruiner (notamment les hélices, qui cassent souvent en cas de crash).
Le drone correspondant le mieux à cet usage est certainement le Hubsan X4 “basique” (il existe 3 modèles, avec ou sans diverses options vidéo). Ce petit engin qui tient dans la paume de la main a déjà tout d’un grand puisqu’il embarque un stabilisateur et propose divers réglages sur sa télécommande.Très léger (30g !) et nerveux, il est très amusant à piloter et il est parfaitement adapté pour voler en intérieur sans risques. Il est en outre très robuste (à par les hélices, donc, mais souvent en cas de crash elles sautent avant de casser). Le Hubsan X4(http://www.hubsan.com) coûte moins de 50 euros, et vous permettra de vous initier au pilotage. Une fois que vous maitrisez parfaitement cet engin un peu délicat à piloter de par sa taille et sa nervosité, vous saurez piloter n’importe-quel drone, y compris un gros multirotor “professionnel”. Ce sera même plus facile car les drones de plus grande taille sont plus stables et moins nerveux. Une métaphore automobile pour bien comprendre : si vous apprenez à conduire avec un kart de compétition sans aucune assistance au pilotage, vous trouverez ensuite bien plus facile et “confortable” de conduire une grosse berline avec toutes les assistances à la conduite disponibles.
2. Le B.A-BA : apprendre à voler !
Comme avec toute activité de loisir à tendance ludique, ou comme avec tout engin qui se “pilote”, vous allez avoir tendance à vouloir mettre la charrue avant les bœufs, ne niez pas, je vous connais : à peine le préposé Chronopost vous aura-t-il remis le précieux colis contenant votre nouveau joujou, que vous allez vous jeter dessus (sur le colis, pas sur le facteur, enfin vous faites comme vous voulez, chacun sa vie), l’ouvrir à l’arrache, charger la batterie quelques minutes, vous saisir de la télécommande et tenter un premier décollage, puis des figures libres que votre chat ou le bouquet de roses du salon vont très moyennement apprécier.
De la patience avant tout !
Patience ! Tout d’abord, selon l’appareil, et même s’ils sont prêts à voler “out of the box”, vous devrez quand même observer quelques règles de base avant de faire votre première traversée chambre – cuisine. Le mieux est d’établir une petite check-list : vérifier le chargement de la batterie du drone, des piles de la télécommande, vérifier que la manette des gaz est bien à zéro (généralement calée en position basse), bien penser à allumer d’abord la télécommande et seulement ensuite le drone (généralement en branchant la batterie), attendre la connexion entre la télécommande et le drone, vérifier que les diodes s’allument normalement, etc…
Quelques notions de base à connaître : au moment de la commande, vous pourrez, selon le drone, choisir entre “Mode 1″ et “Mode 2″. Ces modes déterminent l’ordre des manettes de la télécommande. Généralement, par défaut on est en mode 2, à savoir manette des gaz à gauche et manette directionnelle à droite. En mode 1, vous l’aurez compris, c’est l’inverse. A vous de choisir.
Les manettes, justement : mettons que vous soyez en mode 2. La manette de gauche sert donc à pousser les gaz (mouvement de bas en haut) et donc à faire monter le drone. Un mouvement inverse, de haut en bas, fait ralentir les moteurs et donc descendre le drone. Mais cette manette a une autre utilité : c’est celle qui sert aussi à faire pivoter le drone sur lui-même. Attention, cela ne dirige pas le drone, il reste en place, mais cela le fait tourner sur lui-même. Un mouvement qu’il est indispensable de parfaitement maitriser quand on fait de la photo ou de la vidéo aérienne car c’est celui qui permet de cadrer, de suivre un point fixe en tournant autour et de faire aussi des panoramas ou des travellings latéraux.
Toujours en mode 2, la manette de droite sert à diriger le drone : vers l’avant, vers l’arrière, à droite et à gauche. Si vous maitrisez habilement la fonction de rotation et celle de direction, vous êtes un as, et vous allez faire de très beaux travellings ! Accessoirement vous allez prendre un pied énorme à piloter votre engin comme un pilote professionnel, comme si vous étiez à bord. Et si en plus vous êtes en FPV (immersion avec retour vidéo en direct) alors là c’est le septième ciel assuré, vous devenez un oiseau.
Bon, assez rêvé, revenons sur terre et passons aux épreuves pratiques : vous allez tenter votre premier décollage. Même si le drone est censé décoller verticalement, prévoyez une aire assez large, au moins 2 ou 3 mètres carrés, car il se peut qu’il ne soit pas réglé de façon optimale et qu’il parte en crabe. Ça serait dommage de péter déjà deux hélices contre le frigo alors que le bazar n’a même pas encore décollé du plancher des souris, non ?
Une fois les réglages fins de la télécommande effectués à l’aide des “trims” verticaux et horizontaux, tentez un nouveau décollage. Si ça marche, essayez de stabiliser votre drone à environ 1m50 du sol pendant quelques secondes, puis commencez à vous familiariser avec les commandes. Tirez le manche des gaz vers vous pour le faire descendre et tester un atterrissage en douceur sur un point précis. Recommencez l’exercice plusieurs fois jusqu’à ce que vous y arriviez à l’aise sans que le bazar rebondisse comme une balle de tennis à chaque contact avec le sol.
Puis attaquez un nouvel exercice : faites décoller le drone en le mettant en avant, avec l’arrière pointant vers vous. Stabilisez-le à environ 1m50 du sol, puis poussez la manette directionnelle (normalement la droite si vous êtes en mode 2) vers la droite. Le drone va pencher légèrement vers la droite et va se déplacer latéralement à droite. Ramenez la manette au centre et faites la même chose à gauche. Faites tout cela avec beaucoup de douceur car le mini-drone est très sensible et nerveux.
Ensuite, faites la même chose dans le sens longitudinal : poussez la manette gauche en avant pour faire avancer la bête, puis tirez-la en arrière pour le faire reculer vers vous. Répétez ces exercices autant de fois que nécessaire jusqu’à ce que vous soyez parfaitement à l’aise avec ces manœuvres. Ne grillez pas les étapes, c’est fondamental pour bien maîtriser votre drone en toutes circonstances.
Une fois ces opérations assimilées, vous allez maintenant tester la rotation sur place. Toujours en mode 2, décollez et stabilisez le drone à environ 1m50 du sol, toujours avec l’arrière face à vous. Puis poussez la manette de gaz (celle de gauche) vers la droite, très doucement, sans toucher la manette de droite. Le drone va commencer à pivoter sur lui-même vers la droite. Faites la même opération vers la gauche. Recommencez plusieurs fois en lui faisant faire de petite rotations à droite et à gauche, puis tentez un 360° (horizontal hein, pas vertical). Recommencez jusqu’à ce que vous soyez parfaitement à l’aise avec cette manœuvre
Les commandes inversées : ça se corse !
Caractéristique commune à tout engin radiocommandé : vous n’êtes pas à bord. Il faut donc “faire comme si” et nous allons voir que ce n’est pas si simple, voire même un peu compliqué au début. Car tant que vous êtes “derrière” la machine et que celle-ci évolue “devant” vous en vous tournant le dos, tout va – à peu près – bien, puisque toutes les commandes s’effectuent naturellement dans le bon sens : vous poussez la manette en avant, le drone avance, vous tirez, il recule, vous poussez à droite, il va à droite, vous poussez à gauche, il va à gauche. Vous me voyez venir : quand vous avez pris un peu d’assurance et que vous avez osé cette manœuvre banale qui consiste à effectuer un demi-tour, vous vous retrouvez face à votre drone, dont les diodes ou l’objectif de la caméra vous regarde droit dans les yeux, aussi froidement qu’un Terminator en colère.
Et là les ennuis commencent : toutes les commandes “horizontales” (sauf celles qui permettent de monter et descendre, donc) sont inversées. Ca n’a l’air de rien comme ça mais en réalité c’est juste l’enfer sur terre. Imaginez par exemple que vous deviez (dussiez ?) conduire une voiture qui fait exactement l’inverse de ce que vous lui demandez : quand vous tournez le volant à droite, elle va à gauche, quand vous accélérez pour avancer, elle recule. Vous voyez un peu le tableau ? Certes, quelques drones ont un processeur intelligent qui permet de gérer cela (notamment le DJI Phantom) et qui répondent toujours de la même manière aux commande, quelque soit leur orientation. Mais d’une part c’est encore rare, et d’autre part cela fonctionne à l’aide d’un compas et donc c’est très aléatoire en indoor.
Il va donc falloir vous familiariser avec ce paramètre et apprendre à voler avec le cerveau à l’envers. Je n’ai pas de conseil particulier à vous donner si ce n’est de pratiquer, pratiquer et pratiquer encore jusqu’à ce que cette donnée soit intégrée dans votre cortex et que cela devienne totalement naturel. Je vous préviens, selon vos capacités cognitives, cela risque de prendre un peu de temps.
Quand vous maitriserez parfaitement tout ce qui est expliqué ci-dessus, vous serez un vrai Top Gun du drone, il ne vous restera plus qu’à vous exercer à dessiner quelques “8″ en vol, et à vous les grands espaces !
3. Les simulateurs de vol drones (apps…)
Si vous ne souhaitez pas dépenser les premiers euros dans un drone sans savoir exactement ce à quoi vous attendre, il existe une alternative assez bluffante, et elle aussi très ludique : les simulateurs de vol en drone. Il s’agit de logiciels ou applications mobiles qui vous permettent de prendre les commandes d’un drone et de retrouver les conditions de vol rendues de façon extrêmement réaliste. J’ai retenu deux applications : l’une, concerne l’AR.Drone de Parrot, l’autre, disponible uniquement pour iOS permet de piloter virtuellement plusieurs types d’aéronefs radiocommandés, dont un quadcopter “générique”.
- voir l’application ARDrone SIM pour iOS (1,79 €) et pour Android(1,76 €)
- voir l’application Electric RC Sim pour iOS (0.89 €)
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