Malgré la crise, des postes peinent à trouver preneur. Pour s’appuyer sur un personnel à leurs mesures, de plus en plus d’entreprises organisent leurs propres formations.
Certaines entreprises ont du mal à satisfaire leurs besoins en recrutement. Elles ont donc créé des formations, en interne ou avec des partenaires extérieurs, ouvertes aux lycéens, étudiants ou élèves sortis du système scolaire.
Acquérir une expertise
Spécialiste du carbone et de l’époxy
Aucun niveau de départ n’est exigé pour devenir un spécialiste du carbone et de l’époxy. Les apprentis, dont la formation est prise en charge par Pôle emploi, passent en onze semaines un certificat de qualification professionnelle (CQP), avec un poste garanti chez Multiplast ou dans une entreprise du secteur.
Spécialiste en génie électrique
Pour intégrer des femmes sur ses chantiers, Cofely Ineo, spécialisé en génie électrique, s’est tourné vers l’Association nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) de Lorraine.
Diplômé en environnement
Les six campus de Veolia Environnement développent des formations débouchant sur dix-sept diplômes, dont onze de niveau CAP et bac. Après un entretien, le jeune intègre l’entreprise en contrat d’apprentissage pendant un à deux ans. À l’obtention du diplôme, un contrat à durée indéterminé est proposé :
- agent d’accueil,
- bac pro maintenance des équipements,
- BTS métiers de l’eau…
Se former à un métier où il y a pénurie
Le secteur de la boucherie recense 6 000 emplois non pourvus en France, selon la Fédération des artisans bouchers. Pour encourager les vocations, l’Institut de formation des industries agroalimentaires (Ifria) a créé le Pass Ifria à la demande du groupe Bigard.
Ce contrat de professionnalisation de six mois est rémunéré au Smic. Depuis 2005, le Pass Ifria, étendu à d’autres secteurs de l’agroalimentaire, a permis à 1 100 stagiaires d’intégrer une entreprise.
Côté cuisine, près de 54 000 emplois sont à prendre.
Thierry Marx, chef étoilé, accueille dans le 20e arrondissement de Paris les aspirants cuisiniers. Depuis 2012, son école, Cuisine mode d’emploi, permet aux jeunes sans diplôme et aux demandeurs d’emploi d’acquérir un certificat de qualification professionnelle (CQP) en douze semaines, dont quatre en entreprise.
Les entreprises qui misent sur les contrats en alternance
Depuis 2007, le Club Med assure la formation de son personnel dans quatre familles de métiers : sport, cuisine, petite enfance et événementiel.
Ses contrats de professionnalisation de sept à treize mois s’effectuent avec des partenaires externes (les Centres de ressources, d’expertise et de performance sportives (Creps) pour les sports, les écoles d’esthétique pour le CAP spa…).
En cinq ans, plus de 2 000 personnes ont signé pour devenir technicien lumière et son, praticien du modelage du corps, moniteur de cirque…
Dans l’immobilier,Century 21 mise depuis longtemps sur la formation, qui figure dans tous ses contrats de travail.
D’autres groupes fidélisent leur personnel par l’alternance :
- Force U embauche 60 manageurs de rayon chaque année depuis plus de vingt ans.
- La Poste a accueilli près de 4 000 alternants (du CAP au supérieur) sur des certifications reconnues par l’État depuis 2008.
Se préparer aux emplois d’avenir
C’est dans le domaine de l’informatique que la demande explose. Il n’est pas nécessaire d’avoir le bac pour faire carrière.
La Web@cadémie,créée en partenariat avec l’Epitech, gratuite, offre une qualification aux jeunes âgés de 18 à 25 ans sortis du système scolaire.
La 42,l’école mise sur pied par Xavier Niel, fondateur de Free, recrute des profils variés. Elle se propose de transformer en trois ans n’importe quel passionné d’informatique en un développeur pointu. Pas de profs, pas de cours. Les jeunes résolvent des problèmes concrets. La profession y croit : Ametix, une société d’ingénierie, assure offrir un emploi aux 1 000 premiers sortants avec un salaire à 45 000 € par an !